Du soin à l’expérience patient

Du soin à l’expérience patient

Jacques Marceau, président d’Aromates
9 mars 2016

Le numérique en santé est souvent présenté comme un outil au service de la modernisation de ce qui existe déjà comme la télémédecine, la coordination des soins et autres moyens d’améliorer à la fois le diagnostic et les solutions thérapeutiques. Mais la vraie révolution est ailleurs ! Tout comme il transforme les relations sociales et les échanges économiques, le numérique est en train de modifier profondément non seulement la pratique médicale mais encore le rapport entretenu par chacun avec sa propre santé. Hasard ou coïncidence, cette transformation s’opère au moment même où émergent de nouvelles approches thérapeutiques permettant l’administration de traitements plus ciblés et plus personnalisés… Cette conjonction historique entre les fruits de la recherche scientifique et le progrès technologique aura, et de toute évidence, des conséquences directes sur une pratique médicale, jusqu’à présent principalement basée sur l’acte dispensé par un professionnel de santé à un patient passif. Dans ce nouveau contexte, il apparaît de plus en plus évident que l’efficacité des traitements dépendra également de la qualité des interactions au sein de « l’écosystème de soins », et, en particulier, de l’adhésion et de la participation du patient que les media sociaux métamorphosent en « actient ». Un patient qui verra également le rapport à son corps et à la maladie modifiés par la généralisation de l’auto-mesure, de l’information thérapeutique ou des programmes d’observance. Nous sommes ainsi en train de passer d’une consommation passive de produits de santé prescrits par le médecin à « l’expérience » procurée par une solution thérapeutique de plus en plus personnalisée et déployée dans le cadre d’un « parcours de soins intelligent ». Un pas de plus vers une médecine basée sur l’accompagnement auquel les communautés virtuelles de patients contribuent déjà de manière spectaculaire. Et une révolution dans le sens « revolvere », étymologie latine du terme, c’est-à-dire revenir à une médecine basée sur la relation et donc, sur l’humain !

Yves Jarlaud

Associé conseil , responsable du secteur santé, Deloitte

Jacques Marceau

Co-fondateur du Collectif Santé Numérique